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| BIBLIOGRAPHIEAlvarez-Pereyre, F. "Contes et tradition orale en Roumanie. La fonction pédagogique du conte populaire en Roumanie. Ed Selaf. Paris 1976. Andreesco-Miereanu. Ioana. "L'incantation épique roumaine et le conte populaire : Éléments d'une narrativité migrante. In Cahier de littérature orale N°12 1982. p 103.
Lebardier Micheline. Un conteur timide in Cahiers de littérature orale N°11 1982. p 156.
Le dire grivois dans un corpus de contes facétieux roumains. In cahiers de littérature orale.N°71 - 2012. (Lire l'article) Ovidiu Baran Sorin Motifs préchrétiens dans le conte populaires roumain (Thèse) Université de Grenoble- 2006 (Lire la Thèse) Stroescu S.C La typologie bibliographique des facéties roumaines. Ed. De l'Académie de la République Socialiste de Roumanie. Bucarest, 1961 2 vol. | |
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| Littérature orale
Roumaine
Dans les légendes que l'on n'a recueillies que fort tard de la bouche du peuple roumain, il est difficile de rechercher les origines qu'ont certaines formes, certaines idées revenant continuellement dans ces récits; comme tous les contes, ceux-ci ont subi des transformations multiples - nous avons pu voir, par exemple, de ces histoires devenir méconnaissables en une quinzaine d'années, dans une même localité. - Ces contes se sont mêlés les uns aux autres pour en former de nouveaux; suivant la fantaisie des conteurs, ils ont dégénéré, perdant pour ainsi dire, tous les jours, de leur coloris et de leur saveur; et nous doutons qu'une récolte faite aujourd'hui (1888) dans les campagnes puisse être plus intéressante que les recueils faits il y a trente ans environ : c'est à ces recueils formés par des gens jaloux de conserver les traditions nationales disparaissant de plus en plus, que nous empruntons nos citations, c'est dans ces livres aussi, qu'on peut encore trouver le plus nettement dessinés les points caractéristiques dûs à des influences connues.
De grandes légendes qui se sont formées, et se sont agrandies dans l'empire de Byzance, ont fortement contribué, ainsi que la littérature proprement dite, à imprimer des formes particulières aux contes roumains et à leur donner un caractère spécial. Il y a, d'abord, la fameuse épopée d'Alexandre de Macédoine, l'alexandria, qui prend naissance en Egypte, qu'ont écrit déjà aux premiers temps du christianisme, et dont on retrouve des manuscrits dès le XI° siècle; elle est remplie d'aventures que nous rencontrons partout dans les légendes moldaves ou valaques. Il faut constater aussi l'influence considérable des Mille et Une Nuits,ou plutôt de l'Arabicon Mythologicon qui est la collection des contes arabes augmentées des contes persans : les Mille et un jours. Enfin il faut encore compter, parmi les sources influentes, toute la littérature qui a cours dans l'Europe orientale du XVII° au XVIII° siècle, comme certains romans de chevalerie, l'histoire de "Geneviève de Brabant, enfin la littérature religieuse et même quelques réminiscences de la mythologie grecque.
Malgré le vif intérêt que représenteraient des études comparatives sur les contes roumains, nous nous bornerons à dire quelques mots sur les histoire de Zmeï et des dragons que nous retrouverons figurés sur des églises dès le XV° siècle, et qui sont des documents très anciens pour le folklore roumain.
Il reste encore bon nombre de ces édifices construits par le prince Etienne le Grand, de 1457 à 1504, qui ont survécu aux guerres et aux incendies; constructions simples, élevées à la hâte sans beaucoup de recherche dans les formes et dans la décoration: dans cette décoration, cependant, des détails peuvent attirer particulièrement l'attention de l'archéologue plutôt que celle de l'artiste : ce sont des disques en terre cuite émaillée disposés les uns à côté des autres, sur trois ou quatre rangées formant frise à l'extérieur de l'église. Sur ces disques sont figurés en relief divers sujets héraldiques ou fantastiques, sans nous arrêter aux raisons archéologiques, telles que la nature de l'émail, la facture, ou les différentes preuves historiques qui nous font acquérir la certitude que ces objets ont bien une origine locale.
Un des disque représente un encéphale couronné, ailé, au corps allongé et svelte, aux allures élégantes, aux pattes fines. Les ailes sont de plumes, - des ailes d'aigle, sans doute. - La couronne qu'il porte sur la tête est haute et large comme celle des Woïvodes et porte de face une fleur de lys; la figure, malgré la naïveté du modelé, a un air ironique et fier, très visible sur l'original.
Nous n'hésitons pas à croire que c'est la figuration du Zmeu (Zméou) des légendes roumaines, être fantastique, sur la forme duquel on trouve peu de renseignements, sinon qu'il avait les mêmes attributs que certains dragons. On dit que le Zmeu habitait des palais magnifiques dans des pays d'un autre monde, qu'il gardait des trésors ou des talismans volés, le plus souvent une jeune fille d'une beauté incomparable, la fille d'un roi très puissant qu'il avait ravie. Les héros allaient le combattre et lui arracher sa proie, traversant d'immenses pays inconnus, affrontant mille dangers.
C'est ainsi qu'un des principaux héros des contes roumains. Fet-fromos, le beau chevalier et son cheval merveilleux qu'il nourrit de charbons ardents, partent en expédition, franchissent des déserts sans fin, l'empire du Soleil et celui du Vent, passent par des contrées où tout est brûlé, rencontrant à chaque pas des monstres horribles qu'ils doivent exterminer pour arriver jusqu'au Zmeu.
On dit encore que ce monstre étrange, se métamorphosait quelque-fois en homme, qu'il portait le Bouzdougan (Sorte de masse d'armes et de septre) et pouvait le lancer à cent lieux.
Lorsque Praslea (Prâlea) arriva enfin devant le palais du Zmeu, il entendit un grand sifflement passer dans l'air et vit le Bouzdougan frapper la porte et l'ouvrir avec fracas, c'était le maître qui rentrait, se faisant précéder de son arme.
Praslea prit l'arme à son tour, et la lançant en arrière deux fois plus loin, elle effleura l'épaule du Zmeu en passant près de lui.
C'est ainsi que le chevalier défiait le monstre fantastique.
Quant il était au dehors, c'était sa mère qui gardait la demeure.
Elle était méchante et astucieuse; on la désigne souvent sous le non d'une aiglonne fantastique (Sgripsoroaïca): elle empêchait son fils de se laisser prendre aux ruses des audacieux mortels qui parvenaient à pénétrer jusque dans le palais. Lorsque ceux-ci réussissent dans leur entreprise et arrivent à s'échapper, elle les poursuit.
Fet-fromos se sauvait ravissant Hélène, lorsqu'il vit venir l'horrible mère du Zmeu lançant des flammes de sa gueule terrible; mais, grâce à son cheval magicien, une montagne se dresse derrière eux, puis une forêt géante, et la mère du Zmeu les poursuit sans cesse, malgré tous ces obstacles qui la retardent et qu'elle surmonte à grand-peine. Enfin un mur de silex, montant jusqu'au ciel, surgit entre eux, arrêtant cette fois l'affreuse mégère; son fiel éclate dans ses entrailles, elle crève de rage.
Quoiqu'il fût toujours vaincu par les héros terrestres, qui possédaient des chevaux ailés et sorciers, ou des armes enchantées, le Zmeu était la force et le courage même, il a toujours été considéré comme la personnification de la bravoure et de l'audace, et son nom a toujours servi en Roumanie à qualifier les guerriers illustres et sans pair.
Tout cela établirait suffisamment qu'on a voulu dans le modèle ci-joint représenter un Zmeu et par ce Zmeu symboliser le Woïvode Étienne le Grand, le héros moldave qui sur trente-six batailles qu'il livra aux différents peuples voisins, en gagna trente-quatre.
Les contes de Zmeï et de dragons sont là-bas quelque chose comme ici les contes de fées: ils ont le même charme poétique, les mêmes dénouements heureux. La fée n'existe pas cependant dans ces contes : les personnages qu'on pourrait lui opposer peut-être, seraient Sainte Vendredi, Sainte Dimanche, Sainte Mercredi, etc, saintes qui vivent dans des endroits retirés et lointains, sortes de femmes ermites, tenant de l'anachorète et de la fée, et qui se trouvent à propos sur la route du héros, pour le réconforter, lui indiquer son chemin, souvent pour lui donner un talisman.
De ces histoires il se dégage, en somme, un sentiment chevaleresque, souvent guidé par l'amour ou simplement par l'esprit de justice; et puis une pensée religieuse, naïve, à peine exprimée s'y mêle parfois, soit par l'intervention de ces saintes, soit ajoutée par le conteur qui fait remarquer "que grâce à Dieu", que "par la protection divine" le chevalier triompha des obstacles; que "Dieu n'eût pas laissé vaincre" le sauveur de l'innocence cruellement éprouvée par la fatalité. Presque toujours le héros est un inconnu, un enfant né des fleurs et recueilli par quelques pauvres vieux sans postérité; si c'est un fils de roi, c'est le cadet le plus faible, celui sur lequel on compte le moins; mais généralement il aura grandi dans la sagesse et dans l'étude, et avec l'adolescence il sentira croître en lui une vocation invincible, comme une sorte de mission mystique qu'il doit accomplir. Si aucune occasion ne se présente pour le décider à partir vers des pays ignorés à la délivrance d'une jeune fille captive, ou à purger la contrée d'un monstre qui la désole; alors, poussé par une force irrésistible, abandonnant tout, il s'en ira un jour, cheminant droit devant lui, au hasard, à la recherche d'un exploit glorieux impossible aux autres hommes: il obéira à sa destinée fatale.
D'après G. Stérian. In Revue des traditions populaires Tome III n°12 Décembre 1888. A titre d'exemple.Le dragon à sept têtes.
Il y avait une fois, comme il n'y eut jamais, car si cela n'avait pas existé on ne l'aurait pas conté : c'était au temps où le petit peuplier donnait des poires et le saule des oeillets, où les loups allaient bras dessus bras dessous avec les agneaux, fraternisant et s'embrassant; c'était au temps où l'on ferrait les puces avec neuf ocas (Mesure roumaine = peu près 1 Kl) de fer et une d'acier à chaque patte, et où elles s'envolaient dans l'infini des cieux pour nous rapporter des contes.
Il y avait une fois dans un pays un énorme dragon à sept têtes qui ne se nourrissait que de chair humaine. Les prières, les magiciens, rien n'y fit. A la fin l'empereur du pays décida qu'il donnerait la moitié de son empire et sa fille en mariage au brave qui délivrerait la contrée de ce fléau.
Plusieurs braves s'entendirent pour aller guetter le monstre la nuit, non loin de son antre; ils firent un grand feu, jurant de veiller chacun leur tour et de mettre à mort celui qui étant de garde s'endormirait et laisserait éteindre le feu. Ils veillèrent ainsi plusieurs jours de suite; parmi eux se trouvait un jeune homme qui, lui aussi, avait voulu tenter le sort; lorsque vint son tour de veiller, le monstre vint: lui, l'épée nue, s'élança à sa rencontre et dans une lutte terrible trancha une à une ses sept têtes. - Après avoir tué le dragon, il lui coupe une à une les sept langues et les prend avec lui. Mais un flot de sang noir s'était répandu, éteignant le feu. Ses compagnons dormaient toujours; mais que faire? car il voulait leur cacher son exploit, redoutant leur jalousie, et d'autre part, si se réveillant ils trouvaient le feu éteint, fidèle à son serment il devait se laisser mettre à mort par eux. (A suivre). PACALA
Pacala est le héros le plus connu de la littérature populaire roumaine, ses actions peuvent varier d'une région à l'autre, mais le personnage reste immuable. C'est le serviteur qui triomphera de son maître, le pauvre qui dupera le riche, celui qui saura rétablir à son avantage et ceci par les moyens les plus inattendus et les plus directs. Moyens qu'il serait possible de voir comme étant issus d'une logique de l'absurde.
Introduction de l'article "Pacala, ou la fortune de l'absurde" de Micheline Lebardier. In Cahiers de Littérature orale N°7 19
LÉGENDES Le légende de Manole “L’histoire de Manole” est une légende entretenue dans l’imaginaire de plusieurs générations, à travers des traditions orales anciennes et que l’on retrouve dans de nombreuses chansons populaires. L’histoire se passe dans un monastère nommé “Curtea de Argesh” du nom de la ville dans laquelle il se trouve. Jusqu’à ce jour, ce monastère est la fierté du peuple roumain, et de nombreux visiteurs viennent admirer chaque année admirer l’impressionnant intérieur de cette église ainsi que son architecture inhabituelle. Sur l’un de ses murs, les gens peuvent admirer une gravure qui fait référence à cette légende
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