La première référence qui nous vient à l'esprit quand nous abordons la littérature orale allemande c'est les noms de
Jacob et Wilhelm Grimm. Pourtant les romantiques tels que
Ludwig Tieck, les deux
frères Shlegel, J
oseph von Görres collectaient déjà avant eux des récits de la tradition populaire, mais ils se permettaient de remanier les textes (comme l'avait fait autrefois le jeune Goethe) sous l'influence de
Herder en 1812. Quand parût le collectage des frères Grimm,
Achim von Armin et
Clemens Brentano venaient d'éditer leur recueil de Volkslieder. (Chants populaires), le Cor merveilleux (Des Knaben Wunderhorn, 1806 - 1808), auquel Jacob Grimm avait d'ailleurs collaboré.
Au cours du XIX° siècle, on constate en Allemagne l'augmentation continue de la production de recueils de contes de fées et de légendes, production qui augmente encore durant le XXème siècle. Des recherches plus détaillées ont été mises à jour qu'à partir de 1830, pour la seule Allemagne parurent de dix à douze ouvrages par an portant sur le mot "légende" dans le titre. La production de livres de contes a continué à augmenter de la même façon. De plus, il y eut environ vingt articles de périodiques par an traitant de ce sujet. En fait, nous nous nous trouvons face à cinq cent recueils de contes et de légendes pour le XIX° siècle, ce qui s'élèverait à dix, à vingt mille textes individuels.
Cependant cette masse de textes a été produite par un nombre restreint de littérateurs (environ cent) dont la plupart appartenait à la classe bourgeoise, avait un titre universitaire et travaillait devant un bureau et non pas en milieu rural, au contact du peuple.
Aujourd'hui les particularités de la recherche allemande en littérature orale sont dues au fait que ces recherches partent de l'université et donc sont intégrées dans un système reposant sur l'administration, l'enseignement, l'orientation des étudiants et seulement en dernier lieu la recherche. Il n'y a que trois universités où la recherche en littérature orale constitue un centre de gravité au sein de la Volskunde (Freiburg, Göttingen, Würsburg). Aux universités de Marburg, Munich et Vienne, ces recherches se font occasionnellement et il n'y a qu'une seule chaire spécifiquement désignée de "littérature populaire d'Europe" qui est à Zurich.
A propos des institutions de recherche, il y a pourtant une exception : la "Arbeitselle Enzyklopädie des Marchens" à Göttingen. Un centre de recherche scientifique qui a son équipe de chercheurs et qui dépend de l'Académie des Sciences. Ce centre produit "L'Encyclopédie du conte populaire", qui constitue sans doute le résultat majeur de la recherche en littérature orale actuelle. Mais la tâche principale de cette équipe n'est pas la recherche elle-même : au contraire, elle consiste à organiser, à produire, à publier les centaines d'articles qui paraissent annuellement. Cela est également valable pour les archives de contes et légendes bénéficiant d'une aide publique - à Marburg et plus particulièrement aux archives Wossidio à Rostock.
LÉGENDES.La Lorelei
La Lorelei est un rocher sur la rive orientale du Rhin, en Allemagne, qui s’élève à quelques 120 mètres au-dessus de la mer. Il est également l’endroit où vit la jeune Lore Lay, trahie par son amoureux. La légende raconte que, après avoir été accusée d’avoir ensorcelé des hommes et causé leur mort, Lorelei a été consignée dans un couvent. Sur le chemin de celui-ci, accompagnée de trois chevaliers, elle est passée à proximité du rocher Lorelei. Elle a demandé la permission d’y grimper et voir le Rhin une dernière fois. Elle l’a fait mais aurait trouvé la mort en chutant : le rocher conserverait encore l’écho de son nom.