Faire, défaire et refaire le
monde,
Réflexions sur les récits de la
fin du monde, du déluge de Gilgamesh au mythe de l’effondrement
La
FIN DU MONDE, véhiculée dans la plupart des mythes, est une idée vieille comme
le monde, c’est une permanence historique, qui suscite depuis toujours chez les
hommes de nombreuses craintes mais aussi quelques espoirs.
LA FIN DU MONDE, LA FIN D’UN MONDE, LA FIN
DES HOMMES ET DES ÊTRES VIVANTS… des mots, portés par de nombreux scientifiques
et colportés par les médias, qui résonnent en nous intensément en ces temps de
crise sanitaire mondiale et de changements climatiques profonds.
Dans l’Antiquité, le mythe de la fin du monde
n’existait pas en l’état. Les anciens pensaient en effet que leur univers était
voué à disparaître mais pour mieux renaître. Cette vision cyclique de
l’histoire est encore partagée par les philosophies orientales et certaines
sociétés traditionnelles. Quels sont ces récits ? Ont-ils des points
communs ? Que nous enseignent-ils ?
C'est chez les Hébreux que naît l’eschatologie et
l'idée d'un temps linéaire, s'écoulant de façon irréversible entre un début et
une fin, de la naissance d'Adam à la fin du monde. L’idée que le Dieu créateur
du monde pourrait aussi être le maître absolu de sa fin est d’ailleurs commune
aux trois religions monothéistes. Dans ces récits, un
nouvel espoir apparaît : celui d’un autre monde parfait auquel on
accèderait pour l’éternité après avoir affronté de nombreuses épreuves. Dans la
culture judéo-chrétienne, pendant des siècles, la fin du monde est une
perspective qui conjugue espérance et crainte d’un châtiment divin éternel.
A partir du XXème siècle, en Occident, la fin du monde
est de moins en moins liée à une peur religieuse. En prenant le dessus sur la
Nature, c’est l’Homme qui deviendrait l’acteur de sa propre perte. De nouveaux
récits apocalyptiques voient le jour. Qu’ont-ils en commun avec les récits plus
anciens ? Ont-ils le même impact sur nos sociétés ? Comment de
nos jours la relecture des mythes eschatologiques nous permet d’appréhender
autrement le danger à venir ?
Ces 17ème Rencontres de
Septembre du CMLO mettront en lumière les différents mythes eschatologiques de
diverses cultures qui ont traversé les siècles. Elles nous feront découvrir
leur origine, leur fonction traditionnelle, leur constante et l’écho qu’ils
peuvent encore avoir dans nos sociétés contemporaines.
Mercredi 22 septembre 2021
12h00-18h Les conteurs
envahissent la ville et ses quartiers
Les conteurs envahissent la ville d’Alès
ainsi que ses quartiers et offrent des contes à ceux qui prendront le temps de
partager ce bel instant !
En partenariat avec les associations et
institutions locales, la Cantine Solidaire de Rochebelle, la médiathèque
Alphonse Daudet, Voyages culturels, le Centre social Les bancs publics et la
crèche des Lutins avec la participation entre autres des artistes, Teddy Allin,
Catherine Caillaud, Claire Chevalier, Kamel Guennoun, Solène Rasera
12h00 :
la Cantine Solidaire de Rochebelle, en présence de l’Association Voyages
Culturels
15h00 :
la crèche des Lutins (Près Saint Jean)
16h00 :
la Médiathèque Alphonse Daudet
17h30 :
le centre social Les bancs publics
17h30 :
Quartier des Tamaris, en partenariat avec l’Association Voyages Culturels
Gratuit
Vendredi 24 septembre 2021
10h Spectacle scolaire : Petite lentille
Par Layla Darwiche,
conteuse
Kan ya ma kan...La grand-mère s'installait
sous l'oranger de la cour et déroulait son chapelet d'histoires. Ogresses
dévoreuses, prince en quête d'amour,
chameaux chargés de trésors perdus en plein désert, autant de contes à faire
rire et frissonner les petites et les grandes oreilles.
Public scolaire uniquement
Durée: 1h.
Médiathèque Alphonse Daudet
Vendredi 24 septembre 2021
20h Spectacle
L’Épopée de Gilgamesh
Par Stéphanie James, conteuse et Khaled
Aljaramani, musicien (oud)
Durée : 1h45
Il y a trois ans, j'ai fait le choix de
raconter L'épopée de Gilgamesh, 5000 ans plus tard, portée par ses
flagrantes résonances avec les enjeux de notre monde contemporain. Pas à pas,
avancer aux côtés de Gilgamesh, se laisser traverser par les transformations de
ce roi qui ne veut pas mourir, repenser son rapport à la forêt, à la femme, à
la virilité, à l'amitié, au pouvoir. Questionner encore et encore ce qui fait
de nous des êtres humains, ce qui fait civilisation. Rêver les images de cette
traversée en écho avec aujourd'hui. Choisir les précieux musiciens qui
m'accompagnent, portant l'un et l'autre un peu d'orient et d'occident,
brouillant les pistes, entremêlant les temps. Pour que souffle ce que cette
épopée viendra révéler à chacun(e).
A partir de 12 ans,
participants limités à 50 personnes.
Tarif : 9 €/tarif
réduit : 2 € : demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, adhérents
CMLO
Samedi 25 septembre 2021
une journée de réflexions et d’analyses théoriques
9h Présentation des Rencontres de
septembre et de sa thématique
9h30 Conférence : « Déluges
: qu'avez-vous à nous dire ? »
Catherine Caillaud, conteuse, enseignante en lettres modernes
et formatrice CMLO
Il n'y a pas un
déluge mais des déluges. Sur tous les continents, on retrouve le récit d'un
cataclysme cosmique, d'une inondation destructrice et d'une régénérescence de
l'humanité. De nombreux points communs les relient : est-ce pour autant un
mythe universel ? Un événement cataclysmique réel, un récit premier et unique
seraient-ils à l'origine de toutes les autres versions ou bien de par le monde
des hommes ont-ils eu besoin de faire émerger ce récit ? Quelles en sont les
fonctions ? Enfin, pourquoi est-il autant d'actualité aujourd'hui ? A quel
point ce mythe fondamental pour de nombreuses sociétés transparaît dans le
discours de l'apocalypse écologique et sanitaire ?
10h30 Conférence : « Le Mahâbhârata en tant
que récit de fin du monde »
Catherine Zarcate, conteuse
En Inde, tout est cycle : le monde
naît, est préservé, détruit, puis le cycle recommence, comme une respiration
cosmique. Le Mahâbhârata raconte une de ces fins du monde. Tous les héros sont
des dieux et des démons incarnés qui mènent sur terre leur lutte éternelle.
Krishna est le grand chef d’orchestre, incarnation du dieu Vishnou. Mais
Shiva - le dieu qui détruit le monde
quand le temps est venu - marche devant les héros sur le champ de bataille.
C’est lui qui fauche ceux que les héros croient tuer.
L’immense récit mythique et épique a
l’épaisseur d’une forêt primaire où le sous-sol nous serait visible : les
causes premières des situations sont racontées. Les histoires s’enchevêtrent et
le récit principal se gonfle d’une multitude d’histoires secondaires. Chaque
manquement au Dharma – l’ordre cosmique juste – crée un déséquilibre aux
conséquences désastreuses.
Il y a 18 livres. Chacun a son charme et
ses moments éclatants. Certains ont le suspense d’un thriller. La puissance du
récit principal et l’ampleur des récits imbriqués donnent une profondeur
humaine inégalable. La complexité, la finesse et la compassion habitent le
récit entier. On passe par tous les sentiments, toutes les émotions humaines.
Il contient également un des plus grands textes sacrés de l’humanité.
14h30 Conférence :
« Le Ragnarok,
un récit eschatologique d’hier pour aujourd’hui »
Marc Aubaret, ethnologue spécialiste de la littérature
orale et fondateur du CMLO
Marc Aubaret vous proposera, après une
courte présentation de la mythologie scandinave et un arrêt plus précis sur le
Ragnarök (que certains traduisent par le
crépuscule des dieux), d’analyser les utilisations historiques et contemporaines de cette
eschatologie particulière. Enfin, à partir de ces analyses nous tenterons de
comprendre comment certains éléments mythologiques s’adaptent
à chaque époque aux imaginaires individuels et collectifs.
15h30 Conférence :
« La fin
des temps : perspective iranienne »
Amirpasha Tavakkoli est docteur en sciences politiques et ATER
à Sciences Po, Toulouse
Il existe de nombreux récits
eschatologiques dans la culture iranienne pré-islamique. Concernant les récits
apocalyptiques, l’influence iranienne est aussi bien présente dans la culture
judéo-chrétienne que dans l’islam chiite. ‘Bahman Yasht’ occupe une place
centrale parmi les grands récits apocalyptiques de l’Iran pré-islamique. Dans
cet article, nous retracerons en premier les origines de ‘Bahman Yasht’ entre
la République de Platon et les enseignements de Zarathoustra (Avesta) à la
lumière des réflexions de George Dumézil et Philippe Gignoux. Nous ferons
ensuite une relecture critique des thèses de Martin Haug par rapport à ce que
‘Bahman Yasht’ nous enseigne sur la fin des temps et ses points communs avec
les récits apocalyptiques de la culture judéo-chrétienne. En dernier, nous
essayerons de comprendre l’influence de ‘Bahman Yasht’ sur la société iranienne
d’aujourd’hui sous un prisme barthien.
16h30 Conférence :
« Et
si la colombe ne revenait jamais ? »
Guy Chambrier, conteur
et Président du CMLO
Dans le mythe, la colombe revient. Le
rameau d'olivier qu'elle tient dans son bec est annonciateur d'un à venir...
Ce sera un autre monde, différent certes,
mais plantes, bêtes et humains vont continuer à Habiter la Création !
Si la colombe ne revenait jamais, il
faudrait demander au mot « jamais » de raconter l' « après »
comme un paysage lunaire sans traces, sans langage ni émotions, donc sans
besoin d'y raconter battre le cœur du monde...
Alors, effondrement total ou micro-effondrements
? Nous partagerons ici quelques situations significatives de « mini »
effondrements pris au gré des mythologies et de l'Histoire.
20h Spectacle : « La Krishna Lila »
Par Catherine Zarcate,
conteuse
– A propos de
mythologie indienne :
« En Inde, on ne dit pas « Au commencement » car tout est Cycle.
A chaque cycle, les dieux luttent contre les démons. Ils en sortent toujours
vainqueurs, mais les démons insistent!… »
– A propos du mythe de
Krishna :
« Krishna le Dieu de l’Amour, naît sur terre. Tout bébé, il dégomme les
démons les uns après les autres : tord le cou de l’oiseau du doute, étouffe le
serpent de la dispersion, disloque le char des émotions, réduit à néant le
tourbillon mental, assèche le sein de la mère excessive, écrabouille le démon
de la distraction mais récupère la divine curiosité, vole des saris au bord de
la rivière, se démultiplie et danse simultanément avec toutes ses amoureuses.
Car l’Amour est Un. »
Spectacle seul
A partir de 11 ans
Tarif : 9 €/tarif
réduit : 2 € : demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, adhérents
CMLO
Gratuit pour les moins de
16 ans
Pôle Culturel et
Scientifique de Rochebelle, 155 rue du Faubourg de Rochebelle, 30100 Alès