Le Mvet
Le Mvet occupe dans la littérature épique africaine une place originale due à la fois à son contenu et à la personnalité de celui qui en assure la production et la diffusion, le mbôm-mvet, c'est à dire le joueur de mvet, sorte de Harpe-cithare à cinq cordes.
Le terme même de "mvet" est ambigü dans la mesure où il sert à désigner à la fois un instrument de musique, la littérature orale récitée et chantée avec accompagnement de cet instrument et, d'une façon plus spécifique encore, le genre épique proprement dit. Le mvet est en effet l'épopée par excellence des fang...
"Après plusieurs siècles de migrations, observe Maturin Menguele, les Fang, originaires de la haute vallée du nil, se retrouvèrent sur le plateau de l'Adamaoua. L'insécurité créée par les cavaliers musulmans, esclavagistes et pillards, les força à en partir dans la première moitié du XVIII° siècle. Ils traversèrent la Sanaga, son affluent le Lom, et s'installèrent entre le Nyong et la Sanga après de durs combats contre les autochtones Bassa et Maka." La grande littérature épique fang date donc de la seconde moitié du XVIII° siècle et elle répond aux préoccupations idéologiques et politiques des protagonistes de cet évènement historique, soucieux d'affirmer leur puissance et leur indépendance. Sur le plan individuel, le mvet exalte les valeurs martiales, le respect scrupuleux des obligations imposées par la parenté (d'où l'importance des généalogies) et enfin le sens de l'honneur.
Source. Chevrier Jacques. Essai sur les contes et récits traditionnels d'Afrique noire. - éd. Hattier- 1986 ( D.III.44.af)