Les rencontres de septembre proposent cette année de questionner le rôle de la littérature orale dans un contexte d’acculturation de plus en plus important. Cet ensemble de récits particuliers est-il garant de la conservation des fondements culturels d’un peuple ? Peut-il se positionner comme l’un des témoins du syncrétisme culturel en train de se réaliser ? Que peut-il nous apprendre sur les nouvelles cohérences symboliques en train de se construire ? Quel peut-être le rôle du conteur contemporain dans cette inexorable mondialisation ? Le conteur peut-il, dans ses créations contemporaines, être à la fois novateur, passeur des fondements de sa culture et porteur des grandes valeurs de l’humanité ?
Pour faciliter le déroulement de cette vaste interrogation, après avoir présenté quelques points généraux sur la mondialisation et sur les rencontres des cultures, nous vous proposons de vous répartir en trois ateliers thématiques qui aborderont le questionnement à partir de trois entrées différentes.
Le 1er atelier, animé par Catherine Zarcate, tentera de structurer une réflexion autour des croisements culturels dans le monde artistique et leurs résultantes.
Le 2ème atelier, animé par Hamed Bouzzine, nous proposera de réfléchir sur le poids et la dynamique des langues dans les rencontres culturelles.
Quant au 3ème atelier, animé par Marc Aubaret, il nous proposera de questionner l’évolution des représentations humaines sur les cultures et leurs conséquences sur le travail des nouveaux conteurs et de leur public.
Descriptif des ateliers :
Atelier 1 : Transformations des processus artistiques des conteurs en relation avec l’accroissement des acculturations
Aujourd’hui, de nombreuses cultures se rencontrent transportant avec elles les récits traditionnels et les valeurs contenues dans celles-ci. Chaque artiste, fondé dans une tradition, tend à remettre en question cette dernière chaque fois qu’il rencontre une culture différente.
Lors de cet atelier, nous aurons pour objectif de témoigner et de nous interroger sur les conséquences de ces interactions de plus en plus nombreuses qui influencent nos processus artistiques et les adaptations de chacun de nous à ce phénomène.
Atelier 2 : L’importance de la langue pour le conteur impliqué dans une acculturation intensive
« Traduire c’est toujours un peu trahir ». La langue est le témoin privilégié d’une cohérence et d’une richesse culturelle. Où sont les limites de sa traduction ? Comment une autre langue que la sienne peut-elle témoigner de faits, de paysages, d’actes, d’états émotif et psychique …que les utilisateurs de cette langue ne connaissent pas ?
Dans cet atelier, nous vous invitons à réfléchir sur ces limites mais aussi sur l’importance du maintien de certaines langues pour l’intercompréhension entre les hommes et pour la mémoire de certaines cultures.
Atelier 3 : La littérature orale comme témoin d’une évolution des représentations culturelles internationales
L’acculturation des différentes sociétés a souvent pour effet une déculturation partielle et la composition d’une nouvelle représentation du monde.
Lors de cet atelier, nous tenterons de comprendre comment les conteurs de cultures différentes, qui aujourd’hui se rencontrent de plus en plus souvent, contribuent à cette acculturation mais aussi peuvent être les porteurs des fondements singuliers de leur culture. Au travers de cette réflexion, nous interrogerons les fonctions des nouveaux conteurs dans les processus de mondialisation.